Carnet de bord 13 : Le départ (partie) 1

C’est sous une fine pluie de fin novembre qu’arrive le VTC qui doit nous conduire à Roissy. Dehors le mercure commençait déjà sa petite descente hivernale. Entre 10 et 12°C cet après-midi, disons que c’est encore soutenable. Pas besoin de sortir son arsenal de grand froid : pull en col roulé pour moi et manteau écharpe pour Chanelle, juste ce qu’il faut pour se protéger contre la grisaille.

Après plus d’une heure sur les rues, avenues, départementales et nationales, nous voici entrés dans la spirale qui mène au terminal 2 de l’aéroport Paris Charles de Gaule, précisément au 2B où le conducteur s’arrête.  Voilà, monsieur et dame, soupire-t-il en soulevant les 20 kilos la valise café. Après deux ou trois tours à l’intérieur du Terminal, nous parvenons enfin à prendre la navette qui nous dirige vers le 2E, le bon terminal.

C’est calme par ici, la file n’est pas assez longue devant le guichet d’enregistrement du prochain vol vers Addis ABABA. L’expression du vigile est un mix entre fatigue et sourire, mais on ne peut pas en dire autant pour sa collègue qui stoppe net mon épouse : « pas d’accompagnant, juste voyageur, c’est ça la loi ici » dit-elle d’un ton ferme aux allures d’un excès de zèle qu’on rencontre parfois chez certains agents au sol. Un zèle aussi prononcé que son accent Amharique-Hindi. 
C’est seul que j’avancerai dans la file en maintenant le regard fixé sur ma femme qui me fait signe de la tête pour me rassurer que tout va bien, même si je sais qu’elle brule en elle d’envie de recadrer cette dame qui joue au flic méchant 😊. Environ un quart d’heure plus tard c’était fait : Chek-in OK, ready for boarding … Oui, enregistrement terminé, prêt à embarquer, c’est mieux en français 😉

Après un petit tour au McDo (et alors ?) un retrait d’espèces au distributeur et quelques minutes de marche dans les allées de l’aéroport, arrive ce moment ultime, cette scène qui est toujours unique à chaque fois. On aura beau faire des voyages, mais c’est toujours déchirant cet instant où on doit laisser derrière soi les personnes qui comptent, son monde, sa petite famille… Je reste immobile observant les rames de la ligne B qui disparaissent progressivement dans l’obscurité de la voie ferrée emportant avec elles ma femme et la chaleur du baiser d’aurevoir échangé plus tôt sur le quai du RER…

C’est le moment d’y aller, destination Djibouti, prochaine arrêt : Addis Ababa !  Avec quelques minutes de retard, l’Airbus s’élève au-dessus de la piste laissant défiler sous nos yeux les lumières dorées de la Ville Lumière… Le vol sera-t-il tranquille ? La météo sera-t-elle favorable ? Trop tôt pour le dire. En attendant on maintient sa ceinture bien attachée, le siège redressé, les portables en mode « avion » et on entend ronronner les moteurs du Airbus qui survole les nuages…


Par #13tshi
Paris 2023, tous droits réservés

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