Allô Lubumbashi ! Comment ça va?

Allô! Ici on se contente de dire que ça ira. Nous sommes en pleine saison des pluies, les mangues et maïs sont déjà disponibles sur le marché. Mais pas que, il y a aussi la boue et la poussière qui respectent parfaitement voire excessivement le principe d'alternance. Entre où placer ses yeux ou ses pieds, le choix n'est pas toujours facile surtout qu'il faut en même temps contrôler et surveiller ses poches ou son sac pour ne pas subir un tour de magie. Oui, il y a de petits tours de magie dans les marchés de Lubumbashi, surtout à la Kenya. Argent, téléphones ou autres biens de valeur disparaissent par un simple contact ou regard ! Il y a de quoi rester sur ses gardes.
Ici les affaires marchent au rythme du pays, comme on peut l'entendre dans les bouches de plusieurs. L'économie bat de l'aile, c'est n'est plus la période du boum minier, même si on a appris dernièrement que le cours du Cobalt commençait à grimper timidement. Le meka (mesure de 2,5kg) de farine coûte un dollar américain. Pas moins de dix dollars pour un repas abordable.
Oubliez la Gecamines et la SNCC, tout ce qu'on a eu dernièrement c'est une réfection du bâtiment administratif, inauguré par le Raïs en personne ! Les shegués sont revenus aux coins et coins abandonnés du centre ville. On peut facilement les rencontrer autour du complexe Kiwele devant la boulangerie Nazem, sur les avenues Lumumba, Kapenda, Kasaï, Sendwe... Bref, ils sont partout !

Ici personne n'ose lever son petit doigt ou sa petite voix. Moïse Katumbi et Baba Kyungu se sont envolés pour la Belgique, Muyambo nous envoie des tweets depuis sa cellule à Makala.
Ici les bâtiments poussent du sol et du sous-sol pour se perdre en hauteur. Certains sont finalisés, d'autres simplement arrêtés. Avez-vous entendu parler d'Hypnose? Ce grand bâtiment bleu au centre-ville de Lubumbashi. Personnellement, je ne sais pas ce qu'il deviendra, à qui il appartient ni quand il finira. Tout ce que je sais ce qu'il y a beaucoup de chinois qui y travaillent. Il y a même parmi eux un ingénieur aveugle qui vient chaque fois avec son chien.
Lubumbashi garde son souffle, tout le monde vit une sorte de suspense et attente face à l'attentisme et l'impasse politique et sociale.
Lushois ni plan !  C'est l'expression courante pour designer l'attitude de méfiance, réticense et d'inaction dont souffre le Lushois. Rassurez-vous ce n'est pas un défaut, le lushois est politiquement correct!
Ici le transport en commun a connu une hausse de 30 à 50% sur toutes les lignes. Les taxi-moto et tricycles ont envahi certains tronçons de la villes. On sait voir même quelques manseba au centre ville de Lubumbash. D'ailleurs je prends souvent un taxi-moto pour aller au travail.

Malgré toutes ces peurs et incertitudes, la vie continue à Lubumbashi. Les robots continuent à réguler la circulation, Mwangaza et Malaïka continuent à émettre même si on a plus TV5 ni RFI. La vie continue et la survie est l'ultime combat du lushois moyen.
Lubumbashi s'élargit chaque jour. La commune annexe devient de plus en plus grande et quasi incontrôlable. L'insécurité se porte à merveille et chaque nuit une tragédie se produit.

Le tableau est vraiment macabre et désespérant ! 

Mais au milieu de toute cette désolation se lève une jeunesse déterminée et engagé pour apporter le changement. Des forums, conférences, ateliers et formations des jeunes embrasent la ville. Dans les rues  et grandes salles de Lubumbashi tout comme sur les réseaux sociaux, on sait lire leur optimisme et engagement pour un futur meilleurs. Ce sont pour la grande partie des non-conformistes dynamiques qui partagent une passion inébranlable pour le leadership, l'entrepreneuriat et la culture.
Ils donnent tout même si rien ne leur a été donné. Ils sont ouverts, créatifs et motivés. Il suffit de les rencontrer pour tout comprendre.
Il y a aussi ses milliers des femmes et hommes qui se lèvent chaque matin avec un seul capital : l'espoir. Ces personnes qui se battent jours et nuits pour offrir du pain à leurs familles malgré les exigences du système. Ce sont des véritables héros !

Alors tu veux toujours savoir comment ça va à Lubumbashi ? La réponse est claire : ça ira !

#13tshi

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