RD Congo, le jour du vote : récit d'un électeur nostalgique!

Le 30 décembre 2018 aurait pu être une date quelconque du calendrier, mais pour certains le sens qu'il porte et portera dépasse celui d'une simple date. 40 millions ! C'est le nombre d’électeurs attendus sur l'étendu du territoire national. Cela fait 2 ans qu'on attendait ces élections. Après plusieurs reports, manifestations, ultimatum... Enfin nous y voici !


Il est 5h du matin à Lubumbashi quand je saute de mon lit comme piqué par une mouche, non, c'est plutôt l'alarme de mon téléphone qui coupe mon court sommeil obtenu il y a 4 heures à peine !
Oui, 4 heures seulement ! Idéalement il était prévu que je ne ferme pas l’œil cette nuit que j'ai dénommée "La veillée électorale".
Je n'étais pas le seul à rester éveillé cette nuit-là. Il y avait aussi Pacom à Bukavu qui continuait à attendre impatiemment qu'il fasse jour. Il y avait également Martine qui restait bloquée dans un centre de vote à la Katuba. Mais il y avait aussi la chanson Freedom is coming tomorrow de Sarafina qui tournait en boucle sur presque tous les statuts whatsapp des amis. Bien sûr Whatsapp car internet n'était pas encore coupé !
J'avais déjà utilisé la formule proposée par la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) pour connaître mon centre et bureau de vote.
Malgré les alertes de adeptes de la théorie du complot exhortant à ne pas utiliser cette formule de la CENI sous prétexte qu'elle serait un vote involontaire au profit du candidat numéro 13, j'ai envoyé mon Numéro national au 170 pour être confirmé que j'allais bien voter à l'école primaire Saint Bernard à Luwowoshi dans la commune annexe. Au fait, c'était là que j'étais enrôlé.

Il est 6 heures du matin et les rues sont déjà remplies des personnes, toutes aux pas de course. C'est un dimanche matin, mais c'est sûr qu'ils ne vont pas tous à l'église. Chacun se dirigerait vers son centre de vote.
Il fallait voir l'ambiance dans le taxi-bus qui nous a pris à hauteur du campus de Kasapa de l'Université de Lubumbashi. Nous étions en majorité jeunes et chacun ne cachait pas sa détermination à voter. Le numéro 4 était favori dans les bouches de plusieurs à tel point que les adeptes du numéro 13 avaient du mal à dissimuler leur gène !
ça discutait, ça riait, ça se charriait dans le taxi-bus, on dirait qu'ils venaient tous d'une même école.
La même ambiance a continué dans le deuxième bus qui nous a pris au centre-ville vers la Ruashi. Je n’exagérai pas si je vous disait que même sur la moto, nous n'avons parlé qu’élections avec le manseba qui m'a conduit vers l'école Saint Bernard.
Vous comprendrez que j'ai dû prendre deux bus et une moto pour atteindre cette école !

Arrivé à l'école, la file est longue, tellement longue qu'elle se serpentait et formait une foule devant la barrière métallique de l'école. Une foule impatiente d’électeurs et témoins qui se disputent chaque brèche qu'ouvraient les deux policier placés à l'entrée. Il fallait non seulement réussir à pénétrer la cour de l'école, mais également faire le tour des listes affichées sur les différents bureaux du centre de vote. Chacun y cherchait son nom comme ce jour des délibérations à l'Université de Lubumbashi, ou alors sur les listes des repêchages à l'école secondaire !

Je passe d'un bureau à l'autre, d'une liste l'après l'autre sans voir la moindre trace de mon nom !
Mais où sont donc passés les TSHI?
Il a fallu poser la question à 3 agents de la CENI pour enfin être orienté vers une autre école voisine située à 15 minutes de marche de mon centre initial.
Sur le parcours, je fais route avec un vieux d'une soixantaine d'années qui ne cache pas son désir et excitation de voter.
Dans cette deuxième école l'affluence n'est pas aussi grande, seulement les agents électoraux et quelques témoins se sont enfermés dans les bureaux tel les disciples dans la chambre haute depuis plus de 45 minutes. Qu'est ce qu'ils faisaient ? Dieu seul sait !  Et eux bien-sûr !

Nous n'étions que 6 jusque là, mais il nous a fallu attendre une heure environ.
Finalement, c'est mon tour, j'entre dans le bureau de vote. Et là qu'est ce que je découvre ?

La suite dans la deuxième partie !

#13tshi



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